L'Europe se confronte à la concurrence des entreprises étrangères. De la Chine au Bangladesh, nos produits du quotidien sont fabriqués à l’autre bout du monde et à moindre coût. Outre le fait d'être une concurrence déloyale pour les entreprises européennes, elle soulève les conditions extrêmes dans lesquelles ces produits sont fabriqués. Les conditions bafouent quotidiennement les droits humains.

Au Bangladesh, les jeunes enfants des bidonvilles travaillent jusqu'à soixante heures par semaine dans les usines textiles où les marques internationales produisent leurs vêtements qui se retrouveront dans nos boutiques, nos supermarchés.
Ce sont 15% des enfants entre 6 et 14 ans et le chiffre à 50% à partir de 14 ans qui contribuent ainsi au secteur du textile qui pèse 30 milliards de dollars dans l'économie du Bangladesh. Le salaire moyen de ces enfants, donc 256 heures par mois, est en moyenne 8 euros par semaine dans des ateliers de confection souvent insalubres.
Le drame du Rana Plaza avait suscité une forme émotion mais aussi l'indignation. Le 24 avril 2013,1 135 personnes avaient trouvé la mort après l’effondrement d'un immeuble qui abritait des ateliers de confection employant des travailleurs très pauvres.
C'est au dumping social des multinationales qu'il faut s'attaquer pour venir en aide à ces populations pauvres. La mise en place d'une taxe équitable aux frontières de l'UE serait un premier pas, elle serait équivalente à la différence entre le seuil d’extrême pauvreté et la rémunération que les travailleurs ont perçue.
La députée européenne de la Mayenne Valérie Hayer avait déjà fait également cette proposition pour ces produits fabriqués hors UE. D'une certaine manière, il s'agirait aussi de responsabiliser les entreprises européennes où qu’elles agissent dans le monde.
La Commission européenne a proposé un texte inspiré de la loi française « Devoir de vigilance » pour que les entreprises de l’Union rendent des comptes de leurs actes partout dans le monde lorsqu'il s'agit d’environnement et surtout de droits de l’Homme. Les 1 135 ouvriers et ouvrières du textile morts dans l’effondrement du Rana Plaza, à Dacca au Bangladesh travaillaient pour le compte des marques et des grandes enseignes françaises.
Ce devoir de vigilance des entreprises pour lequel le Parlement européen avait adopté une résolution en 2021 sous la pression des ONG n'est pas suffisant. Les entreprise européennes sont responsables des agissements de leurs filiales, de leurs sous-traitants et de leurs fournisseurs et sont de facto responsables où qu’ils soient dans le monde du respect des droits humains: conditions de travail, travail des enfants, etc...Ce sont 13 000 entreprises européennes qui sont concernées.
La mise en place d'une taxe équitable aux frontières de l'Union européenne est donc une urgence humanitaire.
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