Selon une étude réalisée par l’université de Sheffield Hallam, publiée mercredi, la probabilité est forte qu’une quarantaine de marques occidentales vendent des vêtements fabriqués contre leur gré par des membres de cette minorité chinoise.

« Une quantité substantielle de vêtements fabriqués par des Ouïgours subissant le travail forcé est introduite dans l’Union européenne [UE] sans restriction. » Telle est la principale conclusion d’un nouveau rapport, publié mercredi 6 décembre par l’université de Sheffield Hallam (Royaume-Uni), le Uyghur Rights Monitor et le Uyghur Center for Democracy and Human Rights, commandé par le groupe socialiste du Parlement européen.L’Europe importe toujours des produits issus du travail forcé des Ouïgours
En effet, pas moins d’une quarantaine de grandes marques occidentales d’habillement « présentent un risque élevé d’approvisionnement en vêtements fabriqués par des Ouïgours soumis au travail forcé », explique au Monde Yalkun Uluyol, le principal auteur du rapport.
Parmi elles figurent les enseignes Zara, Oysho, Pull & Bear et Massimo Dutti détenues par le groupe espagnol Inditex, numéro un mondial de l’habillement, mais aussi des marques de luxe telles que Burberry, Calvin Klein Europe, Prada, Ralph Lauren, Hugo Boss et Max Mara ainsi que Guess, Helly Hansen, H&M, Levi’s, Mango, Marks and Spencer, Next, Primark et les marques de sport Adidas, Decathlon, Nike ou Puma.
« Compte tenu de l’ampleur des transferts de main-d’œuvre [ouïgoure] imposés par l’Etat chinois et des centres de détention dans la région du Xinjiang, poursuit-il, nous pouvons affirmer que presque tous les secteurs qui s’approvisionnent directement ou indirectement dans la région ouïgoure courent un risque élevé d’exposition au travail forcé. »
Par Philippe Jacqué(Bruxelles, bureau européen)
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